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Le Courant

Automne 2011 | 13

Caresse d'un maire, l'horloge du Bureau de poste

Une tour, une coupole et un cadran vs caresse d’un Maire…! Au moment où nous allons sous presse, des ouvriers sont à installer le cadran dans la tour du bureau de poste…. «Étoile de l’Est 21 janvier 1937». Enfin c’est fait, Coaticook aura son horloge. Mais avant d’en arriver à cette réalisation, beaucoup de choses se sont passées… Commençons par le commencement. Entre le 30 juin et le 7 juillet 1934, un Comité s’occupait d’organiser des fêtes pour le Centenaire de notre ville, Pour ce faire, rien n’avait été négligé. Le dit Comité, composé de quatre-vingt-quatre délégués, représentait pratiquement toutes les sociétés et organismes non lucratifs de Coaticook. Au départ on avait élaboré un programme, voulant que cette célébration prenne la forme d’une « Semaine de Retour au Foyer ». Et à cette fin on avait recensé, puis invité le plus grand nombre possible d’anciens résidents à venir nous rendre visite à cette occasion. Ce fut une fête grandiose dont le franc succès, dépassant toute espérance, rapporta un surplus de 500 à 600 $ Bravo ! Caresse d’un Maire. Quasiment en même temps, soit le 9 juillet 1934, le maire du temps, Wellie A. St-Pierre, exposait au Conseil de ville, son projet d’établir un parc sur le site de l’ancien marché et de l’appeler « Parc du Curé Chartier » en mémoire de ce premier curé de Coaticook. « Je caresse ce projet depuis un an et demi (…) » dit-il aux échevins. Le Conseil avait alors accepté le plan du maire et passé une résolution l’autorisant à le mettre à exécution. Afin de défrayer le coût du monument, le maire se déclara prêt à solliciter des souscriptions volontaires. «L’étoile de l’Est, jeudi 12 juillet 1934, page 1». Nous étions maintenant rendus au 6 septembre 1934 et les souscriptions n’arrivaient pas assez vite au goût du maire. Sachant, cependant, que la célébration du centenaire s’était soldée par un surplus important, suggérèrent d’employer la plus grande partie de ce surplus pour parachever les travaux du Parc Chartier. Bien pensé, sauf que le Comté précédent ne donnait plus signe de vie. L’apparition ? Non, le fameux Comité s’était simplement tenu dans l’ombre, mais n’avait pas cessé d’exister pour autant. Le 23 janvier 1935, il avait tenu une très importante assemblée, pour disposer du surplus qui était resté dans les mains du trésorier, une fois toutes les dépenses payées. C’était peut-être l’assemblée la plus nombreuse tenue à date par cette organisation. La raison de cette grande assistance consistait dans le fait que les membres de langue française, auraient voulu employer une partie de ce surplus à défrayer le coût de l’aménagement du Parc du Curé Chartier, alors que les membres de langue anglaise, eux, voulaient employer tout le surplus à l’achat d’une horloge à être installée dans le tour de l’hôtel de ville. Deux points bien différents. On forma alors un Comité spécial qui serait chargé d’étudier la chose plus en profondeur. Plus tard, le Président de ce comité spécial M. E.E.Akhurst, nota dans son rapport, que son comité ne s’était pas réuni, mais qu’il avait lui-même prit l’initiative d’étudier l’opportunité de contribuer au coût de la fontaine lumineuse du Parc du Curé Chartier. Réalisant que le Conseil avait déjà acheté cette fontaine, il étudia la possibilité d’acheter une horloge, qui serait installée dans la tour de l’hôtel de ville. Hum! Ceci provoqua une discussion à laquelle plusieurs des membres prirent part et qui se termina par une proposition de MM. Arthur Bouchard et D.S.Bachand, à l’effet que la moitié du surplus soit remise au Conseil municipal pour servir à défrayer en partie le coût de l’aménagement du Parc du Curé Chartier. Cette proposition fut suivie par un amendement du Dr. Shurleff, appuyé par M.G. Moyle, à l’effet que le dit surplus ne soit pas divisé maintenant. Le Conseil devra être rencontré, afin de savoir s’il serait prêt à accepter une horloge qui serait payée par l’organisation du centenaire, l’installer et l’entretenir à ses frais. Au cas où le Conseil refuserait, la même offre devra être proposée au gouvernement pour l’installation d’une horloge à l’édifice du bureau de poste. Cet amendement fut adopté par un vote de 12 contre 11, tous les membres de langue anglaise votant en faveur et tous les membres de langue française votant contre. «L’Étoile de l’Est, jeudi le 24 janvier 1935, page 1». Mais où est donc rendu l’octroi ? Toujours cette question d’argent… Un incident assez piquant s’était produit lors de la dernière assemblée du Conseil municipal. À un moment donné, l’échevin Tillotson souleva la question de l’octroi, que le Comité du centenaire avait demandé au gouvernement provincial, octroi qui avait été promis mais dont le comité n’avait jamais entendu parler, non plus que le Conseil selon l’échevin Tillotson. Il fut alors découvert que cet octroi avait été reçu, il y a déjà belle lurette, non par le Comité du centenaire, ni par la ville, mais par le maire en personne. Le chèque ayant été fait à son ordre, il l’avait remis au secrétaire trésorier, pour dédommager la ville des dépenses occasionnées par l’illumination des rues. L’échevin Tillotson eut beau protester et dire que cet octroi avait été d’abord demandé par le Comité du centenaire, que cet argent appartenait de droit au Comité, il en fut pour sa peine et l’affaire n’alla pas plus loin. L’échevin Tillotson aurait bien voulu faire tomber l’octroi provincial dans le surplus du comité, afin de pouvoir offrir une horloge toute installée à la ville et, par ce fait, empêcher qu’aucune partie du surplus ne soit employée au goût de ces « damn Frenchmen » (sic). Présentation faîte à Mairie!!! Dans l’Étoile de l’Est 14 février 1935, nous pouvions lire, que deux représentants du comité du centenaire, le président Wallace et le secrétaire Bouchard, se sont présentés devant le Conseil à sa dernière assemblée, et ont offert à la ville, au nom du comité, d’employer le surplus qui reste en banque au crédit de l’organisation, à l’achat d’une horloge pour la tour de l’hôtel de ville, aux conditions déjà citées plus haut. Le Conseil a référé cette offre au comité des parcs et bâtisses, mais pour étude et rapport seulement, le Conseil se réservant la décision finale. Le Conseil peu enthousiasmé par une horloge. Voici ce que titrait l’Étoile de l’Est du jeudi le 28 février 1935 : Lors de l’assemblée d’hier soir, la commission des parcs et bâtisses fit rapport au Conseil, que l’offre du Comité du centenaire voulant installer une horloge dans la tour de l’hôtel de ville, devrait être acceptée. Mais le Conseil ne vit pas la chose du même œil. Tous les échevins, à l’exception des échevins Tillotson et Nourse, parurent se défier de ce bloc enfariné, qui leur apparaissait être ce prétendu cadeau d’une horloge, qui coûterait peut-être plus cher au Conseil qu’au Centenaire.

Horloge du bureau de poste

 

Le Conseil décida donc d’adjoindre l’échevin Gérin au comité du centenaire, afin de proposer au gouvernement fédéral de se charger de cette horloge, de l’installer dans l’édifice du bureau de poste ; ce qui a été, fait rapporta le journal local du jeudi 9 mai 1935: Lors de la dernière assemblée du Conseil exécutif de la célébration du centenaire de Coaticook, il a été convenu de demander au gouvernement fédéral de terminer la construction de l’édifice du bureau de poste en construisant la tour qui apparaissait sur le plan original, au coin des rues Main et Cutting, et en y incorporant une horloge à quatre cadrans avec sonnerie. Des requêtes furent aussi mises en circulation, demandant au gouvernement d’accorder cette demande. Puis pour faire une histoire courte… Le Conseil approuva à l’unanimité le paiement de la fontaine lumineuse, achetée l’automne dernier pour le parc du Curé Chartier, au montant de $387.00 «L’Étoile de l’Est, jeudi le 28 février 1935» Puis cette requête signée par la majorité des résidents, demandait au gouvernement fédéral de compléter la construction de l’édifice du bureau de poste et des douanes en y ajoutant au coin des rues Main et Cutting, une tour surmontée d’un beffroi contenant une horloge à sonnerie. La dite requête fut remise à M. John T. Hackett, alors député du comté, pour être transmise à qui de droit. Puis on n’entendit plus parler de l’affaire pour un bout de temps. Ce fut le silence total. Sauf que … Le jeudi le 21 mai 1936, le journal local nous informait, que le gouvernement avait enfin fait droit à la requête des citoyens de Coaticook. Une lettre du sous-ministre du département des travaux publics nous informait que, dans les estimés supplémentaires spéciaux pour l’exercice 1936-37, un montant de $8,500 était inclus, lequel montant servira à construire une tour à l’édifice public qui sert de bureau de poste et de bureau de douanes à Coaticook et à y installer une horloge. Victoire ! Cette tour, continua la lettre, aura trois étages et sera surmontée d’une coupole dans laquelle une horloge électrique à un cadran sera installée. (C’était mieux que rien). Les murs principaux de la tour seront de brique avec ornements de pierre, et la partie de la tour où l’horloge sera installée, sera de pierre taillée. Le dôme sera recouvert de cuivre. Et le parc lui ? Le parc, caressé par le Maire, avait été inauguré le 2 septembre 1935 avec toute la splendeur qu’on pouvait s’imaginer. « Tout vient à point à qui sait attendre » Par Léandre Gaudreau (en collaboration avec Jean-Maurice Dumoulin)

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