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Le Courant

Automne 2012 | 14

Effroyable Tragédie

EFFROYABLE TRAGÉDIE DE L’ONDE

Nous pouvions lire dans L’Étoile de l’Est de Coaticook le jeudi, 29 novembre 1928 qu’une effroyable tragédie s’était produite : M. le chef de Police Johnny Boudreau, son frère, M. Joseph E. Boudreau et M. Télesphore Beaudin, trouvent une mort horrible vendredi soir dernier, près de Canaan, Vt., alors que l’automobile dans laquelle, ils étaient, fait un plongeon dans la rivière Connecticut. Il est inscrit que la ville et ses environs viennent d’être plongé dans une profonde tristesse telle que peut-être ils n’en avaient pas encore éprouvées à la suite de l’effroyable mort de trois de nos concitoyens des mieux connus et estimés.

Quant la fatale nouvelle vint de Canaan Vt., vers les 10 heures et quart le vendredi soir, que le chef de Police Johny Boudreau, son frère Joseph et M. Télesphore Beaudin avaient trouvé une fin si soudaine et si tragique dans les eaux de la rivière Connecticut, la nouvelle paraissait invraisemblable. Le petit nombre de personnes à l’apprendre ne pouvaient réellement y apporter foi, mais lorsque le samedi matin, on apprit que le maire et un bon nombre de citoyens de la ville avaient été demandés pour se rendre sur la scène du fatal accident, toute la ville fut comme stupéfiée par cette terrible tragédie. Bien des versions et bien des suppositions commencèrent à circuler. Les dépouilles mortelles des trois victimes furent amenées dans leurs foyers. Celles de M. Johnny Boudreau et de M. Joseph Boudreau vers 1 h et celle de M. Télesphore Beaudin vers 5 h, samedi en après-midi. Toute la vérité fut ainsi connue de tous. Une enquête fut tenue, à la suite de ces événements, à Canaan Vt. sur les trois victimes et une autopsie du cadavre de M. Beaudin, qui conduisait l’automobile, eut lieu à ce même endroit. Il fut recueilli quelques renseignements auprès des employés du garage Dubois de Canaan nous informant que, selon les apparences, ils auraient été les derniers à les voir vivants. Ceux-ci racontent les avoir vus vendredi soir, mais les versions varient entre 5 h et 7 h 30. Les dits employés nous informent qu’ils ont quitté le garage vers 8 h 20. Les trois victimes auraient mentionné qu’ils se dirigeaient vers Beecher Falls où ils devaient se rendre et arrêter prendre le souper. Il semble cependant que les victimes n’eurent parcouru que la distance approximative d’un demi-mille avant de faire un plongeon dans la rivière Connecticut. Les employés du garage racontent avoir été de retour au garage ramenant la voiture et ses occupants vers les 8 h 45. Ils avaient été appelés par les personnes qui découvrirent la voiture, une Chevrolet-Coach, dans la rivière Connecticut. L’automobile avait capoté dans la rivière et fut découverte rapidement. Ainsi les faits étaient rapportés dans les journaux, mais une enquête serait menée, car les questions étaient nombreuses et les réponses pas toujours satisfaisantes. À L’endroit où lieu l’accident, l’eau a une profondeur d’environ six à sept pieds, et quand la machine y fut découverte, à environ dix pieds du rivage, six à sept pouces des pneus étaient en dehors de l’eau, les phares éclairaient encore quoique complètement submergés par l’eau. Le saut que fit la machine fut d’environ trois pieds avant de toucher la surface de l’eau.

Funérailles de M. Télesphore Beaudin.

Lundi matin à 9 heures avaient lieu, en l’église St-Edmond, les imposantes funérailles de M. Télesphore Beaudin, marchand et huissier, l’une des trois victimes de l'effroyable tragédie de vendredi dernier, près de Canaan Vermont. La foule était très nombreuse à venir rendre un dernier hommage et témoignage d’estime à ce citoyen ravi si brusquement à l’affection des siens. Feu M. Beaudin était âgé de 45 ans et 9 mois et laisse pleurer sa perte : son épouse née Julia Bergeron et ses dix enfants : Honoré, Lillian, Lorina, Ronald, Emmanuel, Rouville, Roméo, Gérard, Thérèse et Léonard. Le défunt était natif de notre ville qu’il habita jusqu’en 1909 alors qu’il partit pour Sherbrooke, où il demeura 5 ans, faisant le commerce de bois; il fut aussi l’un des organisateurs du journal La Tribune de cet endroit. En 1913, il allait s’établir à Hillhurst où il tint un magasin d’épicerie pendant 4 ans pour revenir ensuite et se fixer dans notre ville qu’il habita jusqu’à sa mort. Le défunt avait fait son cours d’étude chez les Frères du Sacré-Cœur à Arthabasca et il a enseigné 4 ans.Il était shériff du District St-François.

Funérailles de M. Johnny P. Boudreau et de M. Joseph Boudreau.

Mardi matin 9 heures , ont eu lieu, en l’église St-Jean L’Évangéliste, les doubles et très imposantes funérailles de deux des trois victimes de la tragédie de vendredi dernier. La presque totalité de notre population, ainsi qu’un nombre imposant d’étrangers, parents et amis ont rempli l’église à un tel point que plus d’une centaine d’assistants durent rester debout. Ceux-ci étaient venus rendre aux défunts un dernier témoignage d’estime et d’affection. Dans l’imposant cortège, on remarquait des membres de Chevaliers de Colomb et du Conseil de Coaticook ainsi qu’une forte délégation de membres de la Société St-Jean-Baptiste, deux sociétés auxquelles appartenaient les deux défunts. M. Johnny Boudreau était chef de la brigade des incendies et un membre policier. Plusieurs personnalités de ces deux corps ainsi que les personnalités de notre ville étaient présentes aux funérailles. Rappelons que M. Boudreau était chef de Police et des Pompiers de Coaticook. Il y eut deux processions qui partirent, l’une de la rue St-Jean-Baptiste, et l’autre de la rue Major, où se trouvaient les demeures respectives des deux frères. Les processions vinrent se rejoindre à l’intersection des rues Main et Wellington. Par la suite, le cortège se rendit à l’église St-Jean L’Évangéliste en passant par les rues Main, Child et Court. M. Johnny P. Boudreau était âgé de 44 ans et 9 mois. Il demeurait dans notre ville depuis 34 ans. Le 3 mai 1914, il avait épousé Léna Benoit qui lui survit en pus de 4 enfants : Gérard, Laurent, Gilbert et Laurette. Il venait de terminer sa 18e année de service comme chef de police et était reconnu pour le dévouement et le zèle dont il a toujours fait preuve dans l’exercice de ses fonctions. Probablement que l’événement le plus important au point de vue du retentissement à l’étranger fut l’arrêt de Harry K. Thaw, le meurtrier millionnaire de Pittsburg. Thaw tua Stanford White au Madison Square Garden de New York en l’année 1907. Ce même meurtrier qui, en 1911, s’était échappé de l’asile de Metteawan de New-York où il était interné fut arrêté par le chef Boudreau à St-Herménégilde, au Québec. Un geste prouvant la détermination et le perfectionnement du travail de M. Boudreau. M. Joseph E. Boudreau aurait eu, quant à lui, 40 ans le 3 janvier prochain. Il était né à St-Jérome au Lac St-Jean et demeurait dans notre ville depuis l’âge de 6 ans. Il laisse pour pleurer sa perte, son épouse, Amanda Marcoux et ses 8 enfants en bas âge: Lucille, Roger, Gaston, Rita, Claire, Paul, Maurice et Jean-Yves. Le défunt était avantageusement connu et estimé de tous.

Il était inscrit dans L’Étoile de l’Est, en date du jeudi, 3 janvier 1929 Rapport officiel de l’autopsie de M. Télesphore Beaudin

M. l’avocat J.C. Samson vient de recevoir du laboratoire de l’état du Vermont, qui se trouve à Hanover, Vt. le rapport officiel de l’autopsie qui fut pratiqué sur les organes de M. Télesphore Beaudin, l’une des victimes de la tragique noyade du 23 novembre dernier, alors que M. Beaudin et MM. Johnny et Joseph Boudreau perdirent la vie dans la rivière Connecticut près de Canaan, Vt.

Un examen microscopique fait par M. le docteur Kingsfield, pathologiste du laboratoire démontre que la cause dernière de la mort de la victime est le fait d’avoir avalé une certaine quantité d’eau. Cet examen démontre aussi que l’on a relevé aucune trace ni même senteur d’alcool dans l’estomac, le foie et les parois de l’estomac. Les poumons montrent aussi toutes les marques que l’on rencontre ordinairement chez une personne noyée. Afin de ne changer d’aucune manière le sens du rapport de l’autopsie, nous le publions plus bas tel qu’il nous a été fourni, c'est-à-dire en anglais. C’est une copie exacte de l’original reçu par M. Samson. ( Insérer :Rapport du pathologiste) L’affaire fut classée comme purement accidentelle toutefois elle semblait éveiller plusieurs soupçons. L’époque de la prohibition, le manque de témoins et la grande rapidité à la conclusion de ce fait laissent une impression plutôt nébuleuse.

Johnny Boudreau

      Joseph E. Boudreau                                                                  Télesphore Beaudin

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