En consultant les rouleaux de microfilm que la Société d'histoire possède sur le consulat américain, nous avons pris connaissance du rapport annuel que le consul John Crawford a fait parvenir à Washington. Cet envoi était daté du 8 décembre 1882. Nous vous en résumons ici le contenu. Vous pourrez constater quelques similitudes avec l'économie d'aujourd'hui.
« Le consulat de Coaticook étant sis sur la frontière canado-américaine, il est raisonnable de concevoir que la plus grande partie des échanges commerciaux se fassent avec les États-Unis. Les produits qui figurent régulièrement dans les échanges sont: les produits forestiers, les animaux et le cuivre.
La province du Québec contribue largement à l'essor économique du Dominion du Canada. Ces manufactures, son industrie minière et agricole stimulent ce boom économique. Les travailleurs profitent de cet accroissement en recevant de bon salaire. Leur niveau de vie s'est grandement amélioré avec l'achat de « biens domestiques ».
La création de nouvelles industries et l'expansion des autres vont accroître l'importation de produits étrangers et plus précisément ceux des États-Unis. Cette demande se fera au niveau de biens industriels (machinerie) ainsi que leurs composantes. En comparant les revenus perçus par le ministère du Revenu du Dominion du Canada pour l'année 1882, nous voyons une progression de 10 comparativement à 1881. Cette progression des produits de biens étrangers se concentre précisément dans les biens industriels (machinerie) et les produits du fer. Les industries du Dominion du Canada ne peuvent suffire à la demande. Un de nos objectifs sera de concentrer nos efforts dans la promotion de biens pouvant aider l'économie du Dominion.
Les immenses profits des industries du Dominion n'ont pas échappé à l'œil averti du capitalisme américain. Beaucoup d'entre eux, envisagent de venir investir dans le Dominion du Canada. Les perspectives d'investissement sont immenses. Nous retrouvons beaucoup d'industries « sous développées ». Nous retrouvons un désir des capitalistes canadiens d'obtenir des capitaux d'investisseurs américains, mais aussi cette ingéniosité américaine qui permet d'accroître largement leurs industries.
Nos deux pays sont socialement et économiquement liés à cause de notre situation sur le continent mais aussi par nos ambitions.
Votre tout dévoué, Consul
John Crawford