4e Article
28-11-1890 Les pouvoirs hydrauliques sur la rivière étaient bien nombreux et plusieurs n’étaient pas encore utilisés lors de l’établissement de la troisième chaussée. En commençant à cette troisième chaussée jusqu’à la vallée plane à Coaticook Nord la rivière suit sa course tumultueuse au bas d’une gorge profonde de 75 à 125 pieds de profondeur. La difficulté s’énonce pour établir la force motrice du fond de la gorge à la haute surface pour communiquer l’élan voulu aux machines diverses érigées pour une industrie quelconque. En 1870 ou vers cette époque, Jonathan Taplin, acquit le pouvoir d’eau pour y établir une scierie. Beaucoup de ses amis lui conseillèrent d’abandonner un projet qui présentait d’aussi grandes difficultés. Ces prédictions fâcheuses ne servirent qu’à augmenter le courage de M. Taplin qui fit une étude plus approfondie de ses plans, consulta les hommes les plus expérimentés dans la science mécanique pour applanir les difficultés de son entreprise. Il bâtit sa chaussée en peu de temps, le local choisi était des plus favorables, de long bouts étant fixés dans le roc solide et la base encavée dans le rocher, semblait défier toute attaque contre la furie des flots pour l’a saillir ou l’ébranler. Il posa, ensuite, sa roue motrice qui était d’une construction récente et d’une force prodigieuse. Il lui fallut concentrer toutes ses facultés pour la pose convenable et la minutie exacte de l’engrenage et de l’inclinaison précise de l’arbre élevé qui devait communiquer la motion de la base au sommet et donner le mouvement des machineries à cette haute surface. Cet arbre, en terme mécanique signifie une pièce de bois le plus souvent arrondie, solidement annexée à la roue motrice avec une autre roue ayant des alluchons ou engrenages à son plus haut bout, annexée à d’autres roues donnant l’impulsion vitale pour le genre d’industrie voulue. Il sembla nécessaire de poser cet arbre, de cents pieds de longueur dans une inclinaison de 45 degrés. Quant le tout fut terminé, un premier essai fut tenté et le tout fonctionnait à merveille. M. Taplin avait triomphé dans son entreprise à sa grande joie et ses amis s’empressèrent de le féliciter. M. Taplin eût beaucoup d’ouvrage dans sa nouvelle scierie et la fit fonctionner pendant trois ans. Il vendit par la suite à un monsieur du canton de Stoke. Le nom de l’acquéreur était M. Goodman Randall qui dirigea les travaux pendant deux à trois ans et qui le vendit à son tour à M. A.H. Cummings en 1875-1876. M. Cummings ayant déménagé toutes ses pièces mécaniques dans le nouveau local prit son fils en société avec lui. À part son commerce ordinaire, il continua les travaux primitifs de la scierie. Il acheta des billots pour son usage ou pour les commandes. Le commerce de la scierie s’énonce de 600,000 à 1,000, 000 de pieds, comprenant planches, madriers, et autres bois de différentes dimensions. La fabrication de lattes, clapboards, bardeaux, etc, et la confection spéciale des portes, châssis et jalousies avec leurs cadres complétaient ce commerce. Toutes les pièces de menuiserie en bois franc et dur, architraves, moulins, barattes à beurre et des systèmes nouveaux et économiques complétaient la gamme.
Facture de l'industrie A.H. Cummings
12-12-1890 La quatrième chaussée servira à l’implantation d’un moulin à farine. Le pouvoir hydraulique est placé exactement sur le même principe que celui de A. H. Cummings & Fils. M. M. Trenholm et Tompkins firent l’achat d’un nouveau site de moulin en 1872 de M.G.O. Doak et Samuel Cleveland, pour la somme de mille piastres. Ils bâtirent leur moulin aussitôt de 40 X 45 pieds de surface et de trois étages en arrière sur un étage et demi sur le front. Le tout fut terminé et les travaux commencés le 22 février 1874 avec un appareil neuf complet. En 1883, Isaac N. Boucher en fit l’acquisition pour la somme de 6,000 $. Plus tard ce moulin passa entre les mains de Charles Wheeler de Barnston qui en tint la possession pendant un an et le revendit à M. Louis Olivier, marchand de Sherbrooke, et repassa ensuite à M. Alexandre L’Heureux de St-Pie, Qué, le 1er mars 1888 pour la somme de 7,500 $. Il est un habille mécanicien et met la main à tout ce qui forme et complète l’industrie pour rétablir l’ordre dans les moindres détails. Il rétablit ainsi, de manière favorable, l’ensemble de cet endroit et 3,000 minots rentrent à son moulin par année et il fait aussi la vente des différentes espèces de grains de grue, de son et de farine.
Bibliographie : Les renseignements recueillis dans ces articles proviennent d’articles de M. Hilaire Lacroix publiés dans le journal L’Étoile de l’Est du 01-08-1890 jusqu’au 13-02-1891. Chaque semaine M. Lacroix tenait une rubrique dans le journal et nous renseignait sur les beautés et les pouvoirs économiques de notre rivière Coaticook. Ces articles sont mentionnés dans le texte et les dates apparaissant en bordure sont celles du journal L’Étoile de l’Est dans lequel ils apparaissent.